Du mono au Dolby Digital

 


Depuis l'invention du cinéma sonore, la qualité du son et des effets sonores n'ont cessés de s'améliorer. Le même chemin a été suivi par le Home Cinema. D'un seul canal au début, les installations domestiques comprennent maintenant jusqu'à 7 canaux voire plus ! Petit résumé des différents formats du son cinéma à la maison, classés par le nombre de canaux et le type de format, analogique ou numérique. Bien sûr, certains formats analogiques on leur équivalent numérique, mais ce n'est pas le cas pour les numériques...

Légende :
L : gauche
R : droit
C : centre
SL : surround gauche
SR : surround droit
SC : surround central
SW : subwoofer

Les enceintes de la même couleur diffusent le même canal.

Que veut dire 5.1 ?
Le premier chiffre représente le nombre de canaux indépendants. Ici, 5 canaux indépendants : gauche, centre, droit, arrière gauche, arrière droit. Le .1 indique la présence d'une voie spécialisée dans les basses fréquences, le canal LFE (Low Frequency Effect), relié au Subwoofer qui s'occupe des effets basse fréquence. On le nomme ainsi car il possède une bande passante restreinte dans les basses fréquences et qui est 10 fois moins étendue que celle d'un canal normal (une centaine de Hertz pour un subwoofer, plusieurs milliers pour une enceinte). En cas de restitution d'un signal sans canal LFE (Dolby Pro Logic par exemple, en 4.0) sur un ensemble 5.1, le subwoofer sera quand même sollicité, en filtrant et reproduisant les basses fréquences contenues dans les signaux destinés aux enceintes principales. Mais le résultat sera évidemment de moindre qualité. Théoriquement, le subwoofer ne s'occupe que des effets basse fréquence : on doit plus le "ressentir" que l'entendre, mais ce n'est pas le cas dans la plupart des installations Home Cinema, le subwoofer servant surtout à aider les enceintes principales pauvres en basses. En effet, contrairement aux kits "satellites/caisson de basse", où le caisson apporte les basses qui ne peuvent pas être produites par les petits satellites, un subwoofer dans un "vrai" Home Cinema" (enceintes colonnes de très bonne qualité, qui se suffisent à elles-mêmes pour les basses) se ressent "dans les tripes" comme on dit chez nous !

Formats analogiques :

Mono 1.0 : il faut bien commencer par le format le plus simple possible, mais qui apparaît encore sur quelques rééditions DVD de vieux films à l'heure actuelle...

Stéréo 2.0 : la stéréo apparaît pour la première fois en 1957. On la trouve sur les CD, VHS, Laserdisc, Minidisc, cassette audio et tous les supports audio non multicanaux... C'est le format de base pour une écoute Hi-Fi, sur 2 enceintes. C'est aussi le format audiophile par excellence.

Dolby Surround 3.0 : apparu en 1982, c'est le premier format grand public à proposer des effets arrières. On le trouve sur les VHS, Laserdisc, DVD. Le mode "Phantom" en Prologic (sans l'enceinte centrale) est en fait du Dolby Surround. Bien qu'utilisé en pratique avec 4 enceintes, les 2 enceintes arrières reçoivent le même signal. Le signal est encodé sur 2 canaux, le canal arrière étant matricé en analogique à partir des canaux stéréo, sa bande passante est également limitée (filtre passe bas à 7 kHz).

Dolby Surround Pro Logic 4.0 : évolution du Dolby Surround apparu en 1987, c'est un format lié au matériel : contrairement au Dolby Surround, ce n'est pas un format d'encodage, le Prologic permet le décodage sur 4 canaux (gauche, centre, droite, surround) de sources Dolby Surround ou même stéréo. Il ajoute donc la voie centrale, qui reproduit principalement les dialogues des films.

Dolby 3Ch : c'est en fait un mode de reproduction Prologic qui ne met en oeuvre que les 3 enceintes avant.

Formats numériques :

Dolby Digital 5.1 : il apparaît au cinéma en 1992. Egalement appelé AC3, c'est un format de compression numérique permettant une restitution sur 1 à 5.1 canaux. C'est la norme sur le DVD et le format le plus utilisé pour la diffusion satellite. On peut également le trouver sur certains Laserdisc américains en NTSC. Contrairement au Prologic, chaque canal est ici totalement indépendant, les voies arrières sont en stéréo et ont une bande passante aussi étendue que les autres voies.

DTS 5.1 : apparu au cinéma en 1993, le Digital Theater System est le concurrent du Dolby Digital. Il est de meilleure qualité, mais n'est pas obligatoire sur les DVD  : moins compressé, meilleure dynamique, codage sur jusqu'à 24 bits, fréquence d'échantillonnage jusqu'à 192 kHz et restitution sur 8 canaux maximum.

Dolby Pro Logic II : évolution du premier du nom, ce format de décodage permet de recréer une restitution 5.1 à partir de signaux stéréo ou Prologic. Intéressant pour donner un coup de neuf aux bandes son de VHS ou Laserdisc en surround.

DTS Neo : matriçage en 5.1 canaux à partir d'un signal stéréo. Equivalent au Dolby Prologic II et utilisable aussi bien pour la musique que le cinéma grâce aux deux modes Music et Cinema.

Dolby Digital Surround EX 6.1 : EX pour Extended, format 6.1 : un canal central arrière est matricé à partir des canaux surround. Il faut bien sûr posséder un décodeur EX, une enceinte supplémentaire et un DVD encodé dans ce format.

DTS ES Matrix 6.1 : ES pour Extended Surround : matriçage du canal d'effet arrière à partir des effets latéraux. Equivalent au Dolby Digital EX.

DTS ES Discrete 6.1 : véritable format 6.1, le canal central arrière est indépendant. Le terme "discrete" signifie en réalité que les canaux sont séparés, il est parfois mal traduit en "discret", ce qui n'a rien à voir...

Pour les formats 6.1 Dolby EX et DTS ES, il est possible d'utiliser 2 enceintes pour le canal central arrière, afin de mieux couvrir l'espace sonore. Il faut pour cela disposer d'un ampli avec 7 voies d'amplification (7.1), qui enverra le même signal aux 2 enceintes centrales arrières. Ou alors d'un ampli 5.1 évolutif en 7.1, qui permet d'envoyer les signaux arrières à un second ampli stéréo. On obtient alors une vraie dimension cinéma, avec les voies surround sur les côtés et les voies arrières.